Cette édition classique a été convertie par eBooksLib.com. «Il y aurait un joli poëme à faire sur ce sujet ; d'abord il serait court (ce qui n'est pas un petit avantage, aujourd'hui que la langue des dieux est à l'usage de si peu de mortels). Pour peu que l'auteur appartînt à l'école moderne, qu'il se complût à décrire, que d'occasions n'aurait-il pas de multiplier les descriptions de tournois , de pèlerinages , de moutiers , de boudoirs , de clairs de lune ? Et, s'il arrivait qu'il fût imbu de ce vieux principe que, pour être lu plus d'une fois, quelque chose qu'on écrive, il faut intéresser par laction, par les caractères ou par les sentimens, de combien d'épisodes héroïques, satiriques, tragiques et mélancoliques un pareil sujet ne serait-il pas la source ? Pour le plan, ne pourrait-on pas supposer qu'il s'est élevé un combat très-vif dans les champs elysées, entre Clotilde De Surville, Mme De La Suse, la duchesse de Berri, et telle autre beauté de notre tems qui aurait quitté récemment la terre ? Chacune de ces dames aurait la prétetion d'établir que l'époque où elle a vécu était celle de la plus brillante et de la plus aimable galanterie ; chacune apporterait ses exemples et ses preuves : l'amour serait pris pour juge, et prononcerait, comme à son ordinaire, sans égard au bon droit, en faveur de celle dont la grâce et la figure auraient le mieux défendu sa cause.»
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