Cette édition classique a été convertie par eBooksLib.com. «Au roy sire, puisque ma muse à censurer s'adonne, et qu'en mon vercoquin je n'espargne personne, fusse mon propre frere, ou mon oncle, ou ma soeur, et, Dieu me le pardoint, mon pere confesseur, puisque une plume libre est tousjours odieuse, qu'une bonne satyre est chose imperieuse, qu'un timide respect n'est pas son element, qu'elle tient trop de soy, je ne sçai pas comment je la pourray ployer d'une juste contrainte au devoir qu'il faut rendre à la majesté saincte ; desireux que je suis de luy faire un discours qui soit, comme l'argent, et de mise et de cours, portant de bien regner les reigles generales, et qui serve à tous roys de breviaire ou d'annales : non que je m'imagine estre un platon nouveau, pour des formes d'estats tirer de mon cerveau, joint qu'enseigner mon roy c'est enseigner Minerve, mais mon esprit se laisse emporter à ma verve.»
|